Salut, moi c'est Blandine, 40 ans et ronde.
Quand j'étais petite...
Ah! cette phrase, tu as dû te la répéter combien de fois? Moi, c'était au moins une fois par mois, naan, je rigole, un peu moins souvent, mais quand même suffisamment pour que cela me marque.
Je vais te raconter mon histoire, qui va bien évidemment commencer par "quand j'étais petite".
Mon arrivée dans le monde, hum, comment te dire? Un bébé tout ce qu'il y a de plus normal, 49cm, pour 2,5 kg. Tu sais, l'enfant tant attendu de mes parents qui avaient une trentaine d'années. J'étais plutôt joyeuse, (des dires de mes parents, bien sûr) avant mon entrée à la maternelle.
Et puis là, tout à commencé. J'ai des souvenirs d'être seule dans la cours d'école. Personne ne voulait jouer avec moi. Je ne comprenais pas pourquoi, certaines filles se battaient littéralement entre elles pour être la copine de Jennifer, et moi, personne. J'avais beau essayer, mais toujours personne.
Ah! Jennifer, il y a toujours une Jennifer dans les écoles. C'est la plus belle! Toutes les filles veulent être sa copine et tous les garçons, son amoureux.
Mais Jennifer est aussi le pire cauchemar des petites filles, comme moi. Hum, tu sais, les petites filles rondes. Et bien tout à commencé avec Jennifer. Dès le premier jour, à la récréation, elle est venue me voir avec 4 de ses copines et s'est mise à m’appeler "Peggy, la cochonne".
Inutile de te dire que ce surnom à faire le tour de l'école, et ce, jusqu'à la fin du CM2. Comment te dire que, ça m'a fait l'effet d'une claque, moi qui étais la princesse de mon père et le trésor de ma mère. Oui, je suis passée en un claquement de doigts, d'une pierre précieuse à un cochon.
Non sans mal, je me suis habituée à ma solitude et ce surnom, qui finalement me collait bien à la peau. Ben oui, quand je me regardais dans le miroir, je voyais bien que je faisais 2 tailles de plus que Jennifer et sa bande. Mais franchement, je dois quand même t'avouer que secrètement, j'aurais tué pour être à sa place.
Le collège. Ah! Qui a inventé ce cycle? De mémoire, c'était le pire moment de ma vie. Bon, je te fais un petit résumé rapide. Pré-adolescence plus adolescence, le corps qui change, la prise de conscience de ce fameux corps et de celui des autres. Les remarques plus directes et nonchalantes. et de "cochonne" on passe à "boudin".
Au moins, il y avait un point positif, j'ai rencontré ma meilleure amie. Claudia, elle était fine et grande. Quand on nous voyait ensemble, on nous appelait Mario et Luigi. Mais, Claudia, comment dire... avait un tempérament de feu. Elle était prête à en découdre avec n'importe qui, qui voulait l'attaquer. Je l'admirais pour cette force de caractère que je n'avais pas.
Le lycée...La période des premiers flirts, premiers baisers, et premier rien pour moi, lol.
J'avais réussi à me faire des copains, (ok, je l'avoue, grâce à Claudia!) mais que des "potes", si tu vois ce que je veux dire! J'étais la bonne copine, celle qui faisait rire, mais celle avec qui, il ne fallait surtout pas sortir. Bon, je te passe les détails, de la fois où je suis tombée amoureuse d'un garçon. Quand il la su, il m'a jeté un regard de dégoût. Il faut dire que c'était le mec le plus populaire du lycée, moi je pesais 90kg, alors il ne fallait pas rêver non plus, hein.
La vie d'adulte...
Qui a dit: "la vie est un long fleuve tranquille?"Et bien figure toi, qu'il avait tort. Ouais, bon en même temps tu dois sûrement le savoir.
Et bien, comment dire? L'amour ne venant pas frapper à ma porte, les emplois sous-qualifiés se bousculant au balcon (t'ai-je dis que j'avais un master en marketing?) , j'ai décidé de créer ma propre boite. Ouais, j'allais être mon propre patron. On allait m’appeler Madame, me tenir la porte pour que je puisse entrer, me regarder comme quelqu'un d'important. C'est ce que j'ai fait. J'ai travaillé comme une acharnée, et je suis arrivée au niveau de vie que je m'étais fixée.
Et puis un jour, "tadammm", tu sais, c'est quand tu t'y attends le moins que les choses bien arrivent. J'ai rencontré Jacques.
Jacques, mon sauveur, l'homme de ma vie. Honnêtement, ça fait bizarre que quelqu'un soit gentil avec toi par amour amoureux, je parle. Il est à l'écoute, et me rassure quand il peut. Et, puis j'ai commencé à prendre soin de moi, à faire du sport, à aller chez l'esthéticienne, et tout ces trucs de filles que je me refusais. Mais oui! Il fallait bien que je me fasse belle pour lui. Il m'avait accepté comme j'étais... grosse.
Malgré tout ce bonheur apparent, au fond de moi, il y avait un vide. Un vide intersidérale, non explicable et non détectable de l’extérieur.
Et puis bien sûr, en plein bonheur les questions fusaient : Pourquoi il est avec moi? Est-ce qu'il m'aime vraiment? Pourquoi le fait de faire du sport, ne me rendait pas mince et sexy comme les filles des réseaux sociaux? Peut-être qu'il me mentait quand il me disait que j'étais belle? Tu l'auras compris, j'avais un gros problème, très clairement identifié : le manque de confiance en moi qui m’emmenait inéluctablement vers une dépression.
Le manque de confiance
Ah! Celui-la. C'est un ennemi, tellement vicieux, il ne se voit pas, ne s’entend pas, mais alors il vous ronge de l'intérieur. Tu sais de quoi je parle?
Tu te rappelles de Claudia, ma super meilleure amie? Tu te demandes ce qu'elle vient faire dans l'histoire? Et bien, Claudia, ma super meilleure amie, m'a carrément amené de force chez un psy.
Un psy? Mais, c'est quoi ce bordel! Je ne suis pas folle. Tout le monde sait bien que les psys c'est pour les fous. Et puis d'abord, pourquoi j'aurais besoin d'un psy?
Bon, étant donné que j'ai été mise au pieds du mur, j'ai joué le jeu.
Et puis contre toute attente, je me suis révélée. J'ai compris pourquoi malgré tout le bonheur qui m'entourait, je me sentais mal.
Ah la la, connais-tu les blessures intérieures et l'impact qu'elles peuvent avoir sur nôtre vie? Moi, je ne savais pas. Le pied dans le plat, j'ai compris.
La renaissance...
Ce fut l'épreuve la plus difficile de ma vie. Cela ne t'aura pas échappé que le mot "difficile" revienne assez régulièrement dans mon histoire, mais c'est l'histoire de ma vie.
Donc, pour revenir au sujet, la renaissance. Comment te dire..., se replonger dans des souvenirs pas toujours très drôles, prendre du recul et comprendre que l'on a aucun pouvoir sur le regard des autres. Apprendre à s'accepter, à s'apprécier et à se trouver belle. Ouais, je sais, dit comme ça, ça à l'air facile, mais en réalité c'est un peu plus compliqué et douloureux que cela.
Une fois, ce travail sur moi fait, ma vision du monde avait catégoriquement changé. Mon entreprise, n'est plus pour faire voir aux autres, qu'une grosse pouvait réussir professionnellement, mais pour MOI, mes ambitions et ma satisfaction personnelle. Je ne me fais plus belle pour mon homme, je prends soin de moi, de ma santé pour MOI! Parce que je me trouve belle et bien sûr par ricochet, il me trouve belle aussi ( et je le crois maintenant). Enfin, quoique puisse dire la société, je sais qui je suis et ce que je vaux.
La morale
La société porte un regard très critique sur tout, que l'on soit mince, rond(e), chauve, petit(e), grand(e). On ne peut pas empêcher les gens de parler ou d'avoir leur opinion. Ce qui est important, c'est ce, sur quoi on peut influer. Cette seule et unique chose c'est nous. Pour cela, il faut commencer par s'accepter et s'aimer, et les problèmes du monde paraitront infimes.
Je te remercie d'avoir lu cette histoire, peut-être que tu ne t'en doute pas mais elle est fictive. Pour autant, nombreux sont ceux et celles qui sont dans ce cas.
Aie confiance en toi, accepte toi, aime toi, et tu déplaceras des montagnes.
Viens nous raconter ton histoire dans les commentaires.
Histoire où l'on peut tous se reconnaître lorsque l'on est pas comme " la majorité des gens.."
Très intéressante, fun, et rafraîchissante 😉☺️